Lutter contre la cyberviolence : enjeux et solutions en milieu scolaire

Imaginez un élève, chaque jour, terrifié à l'idée d'ouvrir son téléphone. Chaque notification devient une source d'angoisse, chaque message un potentiel coup de poignard. La cyberviolence, ce fléau invisible qui gangrène nos établissements scolaires, laisse des cicatrices profondes et durables. Elle se manifeste sous de multiples formes, du simple commentaire désobligeant à la diffusion d'images compromettantes, et touche des milliers d'enfants et d'adolescents. Le cyberharcèlement en milieu scolaire est une préoccupation croissante, et la mise en place de solutions efficaces est essentielle pour assurer la sécurité des jeunes.

La cyberviolence diffère fondamentalement du harcèlement scolaire traditionnel. Son caractère permanent, sa capacité de diffusion virale et l'anonymat qu'elle peut procurer confèrent à l'agresseur un pouvoir destructeur sans précédent. Elle ne s'arrête pas aux portes de l'école, mais s'immisce dans la sphère privée de la victime, la poursuivant sans relâche. L'impact de cette violence numérique sur la santé mentale des élèves, leur réussite scolaire et le climat général de l'établissement est considérable. La lutte contre la cyberviolence infantile doit être une priorité absolue pour les parents, les enseignants et les pouvoirs publics.

Comprendre la cyberviolence : nature, formes et acteurs

Pour lutter efficacement contre la cyberviolence, il est essentiel de bien comprendre sa nature, ses différentes formes et les acteurs impliqués. Cette compréhension approfondie permet de mieux identifier les situations à risque, de mettre en place des stratégies de prévention adaptées et d'accompagner les victimes avec pertinence. La sensibilisation de tous les acteurs de la communauté éducative est une étape cruciale dans ce processus. Identifier les types de cyberviolence et les profils des agresseurs et des victimes est crucial pour une intervention ciblée.

Les différentes formes de cyberviolence

La cyberviolence prend de nombreuses formes, allant des attaques directes et ciblées à la diffusion de contenus dégradants ou diffamatoires. Il est important de savoir les identifier afin de pouvoir agir rapidement et efficacement pour protéger les victimes et sanctionner les auteurs. La connaissance des différentes formes de cyberviolence est une arme essentielle dans la lutte contre ce fléau. Parmi les formes les plus courantes, on retrouve le cyberharcèlement, l'outing et le flaming.

  • Cyberharcèlement : Il s'agit d'un harcèlement répété et intentionnel par le biais des technologies numériques. Il peut prendre la forme d'insultes, de menaces, de diffamation, de doxing (divulgation d'informations personnelles), etc. Le cyberharcèlement peut avoir des conséquences dévastatrices sur la santé mentale et le bien-être des victimes. Des campagnes de sensibilisation sont cruciales pour prévenir le cyberharcèlement chez les jeunes.
  • Flaming : Ce sont des disputes en ligne caractérisées par des propos agressifs, insultants et souvent hors de propos. Ces échanges violents peuvent rapidement dégénérer et causer un préjudice moral important. Modérer les forums et les réseaux sociaux est une mesure importante pour limiter le flaming.
  • Outing : Il s'agit de la révélation d'informations personnelles sensibles concernant une personne sans son consentement. Cela peut inclure des informations sur sa vie privée, sa santé, son orientation sexuelle, etc. L'outing est une violation de la vie privée et peut avoir des conséquences graves sur la victime. La protection de la vie privée en ligne est un enjeu majeur pour les jeunes.
  • Trickery : Cette forme de cyberviolence consiste à se faire passer pour quelqu'un d'autre afin d'obtenir des informations confidentielles sur une personne. Ces informations peuvent ensuite être utilisées à des fins malveillantes.
  • Exclusion : C'est l'exclusion intentionnelle d'une personne d'un groupe en ligne. Cette exclusion peut se faire de manière subtile ou explicite et peut avoir un impact important sur l'estime de soi de la victime.
  • Cyberstalking : Le cyberstalking, ou harcèlement en ligne, est un harcèlement en ligne répétitif et intrusif qui vise à contrôler et à intimider la victime. Il peut inclure le suivi de l'activité en ligne de la victime, l'envoi de messages menaçants, etc.
  • Sextorsion : La sextorsion est un chantage à la diffusion d'images ou de vidéos à caractère sexuel. Elle peut impliquer la manipulation de la victime pour qu'elle envoie des images ou des vidéos, ou le vol de ces contenus à son insu.
  • Happy Slapping : Cette pratique, consistant à filmer une agression physique et à la diffuser en ligne, connaît une résurgence sous des formes numériques. La diffusion de ces images amplifie l'humiliation de la victime et banalise la violence.

Les acteurs de la cyberviolence

La cyberviolence implique différents acteurs, chacun ayant un rôle et des motivations spécifiques. Il est important de comprendre les profils des cyberharceleurs, les facteurs de vulnérabilité des victimes et le rôle crucial des témoins pour agir efficacement contre ce phénomène. Une analyse approfondie des acteurs permet de mieux cibler les actions de prévention et d'intervention. Les cyberharceleurs, souvent motivés par un besoin de reconnaissance, peuvent causer des ravages dans la vie de leurs victimes.

  • Les cyberharceleurs : Leurs motivations sont diverses : besoin de reconnaissance, recherche de pouvoir, absence d'empathie, sentiment d'impunité, etc. Ils peuvent agir seuls ou en groupe et cibler des victimes spécifiques ou au hasard. Leur profil peut varier considérablement, mais certains traits communs se retrouvent souvent. Il est important de comprendre les mécanismes psychologiques qui poussent les individus à devenir des cyberharceleurs.
  • Les victimes : Certains facteurs de vulnérabilité peuvent les rendre plus susceptibles d'être ciblées, comme les différences (physiques, culturelles, etc.), l'isolement social ou une faible estime de soi. Cependant, n'importe qui peut devenir une victime de cyberviolence, quel que soit son profil. La sensibilisation à ces facteurs de vulnérabilité permet de mieux identifier les personnes à risque et de leur offrir un soutien adapté.
  • Les témoins : Leur rôle est crucial. La passivité ou le silence renforcent le pouvoir du cyberharceleur, tandis qu'une intervention peut faire la différence. Encourager les témoins à signaler les faits et à soutenir la victime est essentiel. Le témoignage peut prendre différentes formes, du simple soutien moral au signalement formel des faits. Il est essentiel d'éduquer les témoins à l'importance de leur rôle et de leur fournir les outils nécessaires pour agir.

Plateformes et outils utilisés

La cyberviolence se propage à travers une multitude de plateformes et d'outils numériques. Chaque plateforme présente des risques spécifiques et nécessite une approche adaptée en matière de prévention et de lutte contre le cyberharcèlement. La connaissance des plateformes et des outils utilisés permet de mieux cibler les actions de sensibilisation et de modération. Les réseaux sociaux, les messageries instantanées et les jeux en ligne sont des terrains propices à la cyberviolence.

  • Réseaux sociaux (Facebook, Instagram, TikTok, Snapchat, etc.) : Ces plateformes sont souvent utilisées pour diffuser des rumeurs, des insultes, des photos ou des vidéos compromettantes. Les paramètres de confidentialité peuvent être contournés et les contenus peuvent se propager rapidement à un large public. Le signalement des contenus abusifs est crucial, mais il n'est pas toujours suffisant pour stopper la propagation de la cyberviolence. La modération des contenus sur les réseaux sociaux est un défi majeur pour les plateformes.
  • Messageries instantanées (WhatsApp, Messenger, etc.) : La propagation rapide des messages et des images facilite le harcèlement de groupe et la diffusion de contenus haineux. L'anonymat relatif offert par certaines messageries peut encourager les comportements agressifs.
  • Jeux en ligne : Le cyberharcèlement et l'exploitation sont des problèmes courants dans les jeux en ligne, en particulier ceux qui permettent des interactions entre joueurs. Les jeunes joueurs peuvent être vulnérables aux manipulations et aux abus. De nombreux jeux en ligne ne disposent pas de systèmes de modération efficaces pour lutter contre le cyberharcèlement.
  • Forums et blogs : Ces plateformes peuvent être utilisées pour propager des rumeurs, des informations diffamatoires et des contenus haineux. La modération des contenus est souvent difficile et peut être contournée.
  • Nouvelles technologies (réalité virtuelle, métavers) : Avec l'essor de la réalité virtuelle et des métavers, de nouveaux espaces de cyberviolence émergent. Le harcèlement peut prendre des formes plus immersives et traumatisantes, comme l'agression virtuelle ou le vol d'identité numérique. La prévention et la lutte contre la cyberviolence dans ces nouveaux environnements nécessitent une approche spécifique et innovante.

Les enjeux et les conséquences de la cyberviolence

La cyberviolence a des conséquences graves et durables sur les victimes, les établissements scolaires et la société dans son ensemble. Comprendre ces enjeux et ces conséquences est essentiel pour mobiliser les ressources nécessaires et mettre en place des stratégies de prévention et de lutte efficaces. La sensibilisation aux conséquences de la cyberviolence est un élément clé de la prévention. Les enjeux sont multiples et concernent la santé mentale, le climat scolaire et la responsabilité juridique des établissements.

Impacts sur la victime

Les victimes de cyberviolence subissent des conséquences profondes et variées, touchant leur santé mentale, leur estime de soi, leur vie sociale et leur réussite scolaire. Ces conséquences peuvent être durables et nécessitent un accompagnement adapté et personnalisé. La prise en charge des victimes est une priorité absolue. L'isolement social et la dépression sont des conséquences fréquentes de la cyberviolence.

  • Santé mentale : La cyberviolence peut entraîner une dépression, de l'anxiété, un stress post-traumatique et même des idées suicidaires. Les victimes peuvent se sentir isolées, impuissantes et désespérées. Le soutien psychologique est essentiel pour les aider à surmonter ces difficultés. Selon une étude de 2021, 37% des jeunes victimes de cyberharcèlement souffrent de dépression. Un soutien psychologique rapide et adapté est essentiel pour prévenir les conséquences graves sur la santé mentale.
  • Estime de soi : La cyberviolence peut détruire l'estime de soi de la victime, la laissant avec un sentiment de honte, de culpabilité et de perte de confiance. Elle peut avoir du mal à se reconstruire et à se sentir à nouveau en sécurité. Le renforcement de l'estime de soi est un élément clé de la guérison. Des ateliers de développement personnel peuvent aider les victimes à retrouver confiance en elles.
  • Isolement social : La cyberviolence peut entraîner une rupture des liens sociaux, un sentiment d'exclusion et une difficulté à faire confiance aux autres. La victime peut se replier sur elle-même et éviter les interactions sociales. L'accompagnement social est essentiel pour l'aider à retrouver confiance et à se réintégrer.
  • Réussite scolaire : La cyberviolence peut entraîner des difficultés de concentration, de l'absentéisme et un décrochage scolaire. La victime peut avoir du mal à se concentrer en classe et à suivre les cours. Le soutien scolaire et l'adaptation des méthodes pédagogiques peuvent l'aider à surmonter ces difficultés.
  • Conséquences physiques : Le stress et l'anxiété liés à la cyberviolence peuvent se manifester par des troubles du sommeil, des problèmes digestifs ou des troubles alimentaires. Ces symptômes physiques peuvent aggraver l'état de la victime et nécessitent une prise en charge médicale. Près de 25% des victimes de cyberviolence rapportent des troubles du sommeil.

Conséquences pour l'établissement scolaire

La cyberviolence ne touche pas seulement les victimes, mais elle a également des conséquences négatives sur le climat scolaire, les relations entre les élèves et la réputation de l'établissement. La prévention et la lutte contre la cyberviolence sont donc une priorité pour les établissements scolaires. Un climat scolaire sain est essentiel pour le bien-être et la réussite des élèves.

  • Climat scolaire : La cyberviolence dégrade le climat scolaire, crée un sentiment d'insécurité et favorise le développement de tensions et de conflits. Les élèves peuvent se sentir menacés et avoir peur d'aller à l'école. Un climat scolaire serein et respectueux est essentiel pour favoriser l'apprentissage et le bien-être des élèves. Des médiateurs scolaires peuvent aider à résoudre les conflits et à restaurer la confiance.
  • Tensions et conflits : La cyberviolence peut entraîner une augmentation des tensions entre élèves, parents et personnel éducatif. Les accusations et les contre-accusations peuvent créer un climat de suspicion et de méfiance. La communication et la médiation sont essentielles pour résoudre les conflits et rétablir la confiance.
  • Atteinte à la réputation : Les incidents de cyberviolence peuvent nuire à la réputation de l'établissement et à son image auprès des parents et des partenaires. La confiance des parents peut être ébranlée et ils peuvent hésiter à inscrire leurs enfants dans l'établissement. Une communication transparente et proactive est essentielle pour préserver la réputation de l'établissement.
  • Responsabilité juridique : L'établissement scolaire a l'obligation légale de prévenir et de gérer les situations de cyberviolence. En cas de manquement à cette obligation, il peut être tenu responsable des dommages causés aux victimes. Les établissements doivent donc mettre en place des politiques et des procédures claires pour lutter contre la cyberviolence. La loi française punit le harcèlement scolaire, y compris en ligne, avec des sanctions pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison dans les cas les plus graves.

Enjeux sociétaux

La cyberviolence représente un enjeu sociétal majeur, car elle contribue à la normalisation de la violence, renforce les inégalités et alimente la défiance envers les institutions. La lutte contre la cyberviolence est donc une responsabilité collective qui nécessite l'implication de tous les acteurs de la société. L'éducation aux médias et à l'information est essentielle pour lutter contre la normalisation de la violence.

  • Normalisation de la violence : La cyberviolence peut banaliser les comportements agressifs et encourager la normalisation de la violence en ligne et hors ligne. Les jeunes peuvent être exposés à des contenus violents et penser que ces comportements sont acceptables. L'éducation aux médias et à l'information est essentielle pour déconstruire ces idées reçues.
  • Renforcement des inégalités : La cyberviolence cible souvent les minorités (sexe, genre, origine, handicap), contribuant à renforcer les inégalités et à discriminer les personnes vulnérables. Les personnes issues de minorités peuvent être plus susceptibles d'être victimes de cyberharcèlement en raison de leur identité ou de leur origine. La lutte contre la cyberviolence doit tenir compte de ces spécificités.
  • Défiance envers les institutions : Les incidents de cyberviolence peuvent alimenter la défiance envers l'école et les adultes, en particulier si les victimes ont l'impression de ne pas être écoutées ou soutenues. La confiance envers les institutions est essentielle pour garantir le bien-être et la sécurité des jeunes. Les établissements scolaires doivent donc s'efforcer de créer un climat de confiance et de dialogue. 15% des victimes de cyberviolence disent ne pas avoir confiance dans les adultes pour les aider.

Solutions et stratégies de prévention et de lutte contre la cyberviolence

La lutte contre la cyberviolence nécessite une approche globale et coordonnée impliquant tous les acteurs de la communauté éducative et de la société. Des stratégies de prévention efficaces doivent être mises en place au niveau de l'établissement scolaire, de la famille et de l'individu, en s'appuyant sur les outils technologiques disponibles. La coopération entre tous les acteurs est essentielle pour créer un environnement numérique plus sûr et plus respectueux. L'éducation, la sensibilisation et la mise en place de dispositifs de signalement sont des éléments clés de la prévention.

Au niveau de l'établissement scolaire

L'établissement scolaire joue un rôle central dans la prévention et la lutte contre la cyberviolence. Il doit mettre en place une politique globale et cohérente, impliquant tous les membres de la communauté éducative. La formation du personnel, la sensibilisation des élèves et des parents, et la création d'un dispositif de signalement et de prise en charge des victimes sont des éléments essentiels de cette politique. La mise en place d'une cellule de veille sur le cyberharcèlement est une mesure importante.

  • Mise en place d'une politique de prévention : Une politique claire et précise, diffusée à tous les membres de la communauté éducative, est essentielle. Elle doit inclure un règlement intérieur adapté, des campagnes de sensibilisation régulières, une formation du personnel à la détection et à la gestion de la cyberviolence, et un dispositif de signalement et de prise en charge des victimes. Cette politique doit être régulièrement évaluée et mise à jour pour tenir compte de l'évolution des technologies et des pratiques en ligne. Des ateliers de sensibilisation au cyberharcèlement peuvent être organisés pour les élèves et les parents.
  • Amélioration de la surveillance et de la modération des espaces numériques de l'établissement : L'établissement peut utiliser des outils de surveillance des réseaux sociaux et des forums internes pour détecter les comportements suspects et les contenus abusifs. Une modération active des commentaires et des publications est également nécessaire pour prévenir la propagation de la cyberviolence. Un système d'alerte rapide permet de signaler les incidents et d'intervenir rapidement. Les signalements peuvent être anonymes pour encourager les élèves à témoigner sans crainte de représailles.
  • Promotion du bien-être et de l'estime de soi des élèves : L'organisation d'ateliers de développement personnel et de renforcement de la confiance en soi peut aider les élèves à mieux se connaître et à se protéger contre la cyberviolence. La mise en place de programmes de mentorat et de soutien par les pairs peut également favoriser un climat scolaire positif et inclusif. L'encouragement des activités extrascolaires et des projets collectifs contribue à renforcer les liens sociaux et à développer un sentiment d'appartenance. Des programmes de lutte contre le harcèlement peuvent être mis en place pour sensibiliser les élèves à l'importance du respect et de la tolérance.

Au niveau de la famille

Les parents jouent un rôle crucial dans la prévention de la cyberviolence. Ils doivent dialoguer avec leurs enfants, les éduquer à l'utilisation responsable des technologies numériques et les encourager à signaler les situations de cyberharcèlement. Un climat de confiance et d'écoute est essentiel pour permettre aux enfants de se confier et de demander de l'aide. Un dialogue ouvert et honnête est la clé d'une prévention efficace.

  • Dialogue et écoute : Les parents doivent encourager leurs enfants à parler de leurs expériences en ligne et à signaler les situations de cyberviolence. Un dialogue ouvert et honnête permet de créer un climat de confiance et de les rassurer. Il est important d'écouter activement les enfants et de prendre leurs préoccupations au sérieux.
  • Éducation à l'utilisation responsable des technologies numériques : Les parents doivent fixer des règles claires sur le temps d'écran, les contenus consultés et les interactions en ligne. Il est important d'expliquer aux enfants les risques liés à la cyberviolence et de leur apprendre à se protéger. Les règles doivent être adaptées à l'âge et à la maturité de l'enfant.
  • Surveillance et contrôle parental (avec nuances) : Les outils de contrôle parental peuvent être utiles pour surveiller l'activité en ligne des enfants, mais ils doivent être utilisés avec discernement et dans le respect de leur vie privée. Il est important d'expliquer aux enfants les raisons de cette surveillance et de les impliquer dans les décisions concernant leur utilisation des technologies numériques. La transparence et la communication sont essentielles pour éviter les conflits.
  • Exemplarité : Les parents doivent adopter des comportements responsables et respectueux en ligne. Ils doivent éviter de diffuser des rumeurs, des informations diffamatoires ou des contenus haineux. L'exemplarité est la meilleure façon d'éduquer les enfants à l'utilisation responsable des technologies numériques.
  • Collaboration avec l'école : Les parents doivent participer aux actions de prévention et de sensibilisation organisées par l'établissement scolaire. Il est important d'établir un dialogue régulier avec les enseignants et les autres membres du personnel éducatif pour suivre l'évolution des enfants et détecter les éventuels problèmes. La collaboration entre la famille et l'école est essentielle pour lutter efficacement contre la cyberviolence. Des réunions d'information peuvent être organisées pour les parents afin de les sensibiliser aux dangers du cyberharcèlement.

Au niveau individuel (élèves)

Chaque élève a un rôle à jouer dans la lutte contre la cyberviolence. Adopter un comportement responsable en ligne, protéger sa vie privée, signaler les situations de cyberharcèlement et soutenir les victimes sont des actions essentielles pour créer un environnement numérique plus sûr et plus respectueux. La sensibilisation et l'éducation sont des outils puissants pour prévenir la cyberviolence.

  • Adoption d'un comportement responsable en ligne : Les élèves doivent respecter les autres, ne pas diffuser de rumeurs ou de contenus haineux, et ne pas participer au cyberharcèlement. Ils doivent réfléchir aux conséquences de leurs actes et être conscients de l'impact de leurs paroles sur les autres. Le respect et l'empathie sont des valeurs essentielles à promouvoir.
  • Protection de sa vie privée : Les élèves doivent paramétrer leurs comptes de réseaux sociaux pour limiter la visibilité de leurs informations personnelles. Ils doivent éviter de partager des informations sensibles avec des inconnus et être vigilants quant aux demandes d'amis qu'ils reçoivent. La protection de la vie privée est un élément essentiel de la sécurité en ligne.
  • Signalement des situations de cyberviolence : Les élèves doivent parler à un adulte de confiance (parents, enseignants, etc.) ou utiliser les plateformes de signalement en ligne s'ils sont victimes ou témoins de cyberviolence. Le signalement est essentiel pour mettre fin au harcèlement et protéger les autres. Il est important de rassurer les élèves et de leur expliquer qu'ils ne sont pas seuls et qu'il existe des solutions. Des plateformes de signalement anonymes peuvent encourager les victimes à se faire connaître.
  • Soutien aux victimes : Les élèves ne doivent pas rester passifs face au cyberharcèlement. Ils peuvent témoigner de leur soutien à la victime, signaler les faits aux autorités compétentes et l'aider à se reconstruire. Le soutien des pairs est essentiel pour lutter contre l'isolement et renforcer l'estime de soi de la victime. Il est important de créer une culture de solidarité et d'entraide.

Solutions technologiques

Les technologies numériques peuvent également être utilisées pour lutter contre la cyberviolence. Le développement d'applications et de plateformes dédiées, l'utilisation de l'intelligence artificielle et de la blockchain offrent de nouvelles perspectives pour la prévention, la détection et la prise en charge de la cyberviolence. Les nouvelles technologies peuvent être des alliés précieux dans la lutte contre ce fléau.

  • Développement d'applications et de plateformes dédiées à la lutte contre la cyberviolence : Ces outils peuvent offrir des fonctionnalités de signalement, de modération, de soutien aux victimes et d'éducation au numérique. Ils peuvent également faciliter la communication entre les différents acteurs (élèves, parents, enseignants) et coordonner les actions de prévention et d'intervention. L'ergonomie et l'accessibilité de ces outils sont essentielles pour garantir leur utilisation par tous.
  • Utilisation de l'intelligence artificielle pour détecter et prévenir les comportements de cyberharcèlement : L'IA peut analyser les textes, les images et les vidéos pour identifier les contenus offensants et les comportements suspects. Elle peut également être utilisée pour modérer les commentaires et les publications, et pour alerter les administrateurs en cas de danger. L'IA ne peut pas remplacer le jugement humain, mais elle peut aider à automatiser certaines tâches et à améliorer l'efficacité de la lutte contre la cyberviolence.
  • Blockchain pour garantir la confidentialité et la sécurité des signalements : La blockchain peut être utilisée pour créer un système inviolable pour protéger l'identité des victimes et des témoins. Les signalements peuvent être enregistrés de manière sécurisée et anonyme, garantissant la confidentialité des informations et protégeant les personnes qui dénoncent les faits. La blockchain peut également être utilisée pour stocker des preuves et faciliter les enquêtes.

La cyberviolence est un problème complexe qui nécessite une réponse globale et coordonnée. L'école, la famille, les élèves, les pouvoirs publics et les associations doivent travailler ensemble pour créer un environnement numérique plus sûr et plus respectueux. Il est essentiel de sensibiliser les jeunes aux risques de la cyberviolence, de leur apprendre à se protéger et de les encourager à signaler les situations de harcèlement. Près de 60% des jeunes ont déjà été témoins de cyberharcèlement, ce qui souligne l'urgence d'agir. En 2022, plus de 1500 signalements de cyberharcèlement ont été enregistrés par la plateforme PHAROS. Les établissements scolaires ont l'obligation de former leur personnel à la prévention du cyberharcèlement, conformément à la loi de 2019. Les parents peuvent utiliser des outils de contrôle parental pour surveiller l'activité en ligne de leurs enfants, mais il est important de privilégier le dialogue et la confiance. Les jeunes victimes de cyberharcèlement peuvent contacter le numéro d'urgence 3020 pour obtenir de l'aide et du soutien. Des campagnes de sensibilisation sont organisées chaque année pour lutter contre le cyberharcèlement, notamment lors de la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire. Le budget alloué à la lutte contre le cyberharcèlement a augmenté de 20% en 2023, témoignant de l'engagement des pouvoirs publics. Les réseaux sociaux ont mis en place des outils de signalement pour permettre aux utilisateurs de signaler les contenus abusifs. L'éducation aux médias et à l'information est essentielle pour aider les jeunes à développer un esprit critique et à se protéger contre la manipulation en ligne. La prévention du cyberharcèlement passe par une approche globale et coordonnée impliquant tous les acteurs de la société.

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